◊ prénom(s): Jagger-Cobain, mais je me fais appeler Cobain, simplement. ◊ nom(s): Sullivan. ◊ emploi: officiellement, mécanicien, officieusement agent du FBI. ◊ âge: trente-deux ans. ◊ situation sociale: célibataire. ◊ ville: San Fransisco. ◊ groupe: EVERYTHING IN IT'S RIGHT PLACE.

◊ quel est votre avis sur la capacité à voir les morts? C'est des conneries. Un truc inventé par les médiums pour soutirer de l'argent à des personnes en souffrance. J'y crois pas. J'y crois encore moins depuis que j'ai moi-même perdu une personne que j'aime. Quand t'es mort, t'es mort. On ne te vois plus et on ne te parle plus. Tu sers de bouffe aux asticots et c'est tout. Et puis, imaginons que tout cela soit vrai, la vie n'aurait aucun sens. La vie n'a de sens que si elle se termine une jour. Pouvoir communiquer avec les vivants ferait que personne ne serait réellement mort. On est programmés pour naître puis pour mourir. Point. ◊ AVEZ-VOUS PERDU QUELQU'UN DE CHER À VOTRE CŒUR? SI OUI, QUI? Oui. Oui, j'ai perdu quelqu'un de cher à mon coeur. Elle s'appelait Scyleia et c’était ma collègue depuis toujours, depuis que j’avais intégré le MI6. La vérité c’est qu’elle était là depuis le tout début, on a fait nos études ensemble. Et elle était, bien avant d’être ma collège, ma meilleure amie. Je travaillais avec elle et, à plus de trente ans, tous deux célibataires et sans enfant, nous vivions ensemble. Un peu comme un couple… sans réellement en être un. ◊ qu'avez vous ressenti en apprenant sa mort? CC’était une intervention comme les autres, un trafiquant de drogues, rien de follement intéressant en fait, la routine. Comme d’habitude, on avait pas suivit les ordres, en quoi était-il utile de partir à dix pour arrêter une seule personne ? On est partis tout les deux, elle à gauche, moi à droite. Deux coup de feu puis, plus rien. Lorsque je me suis réveillé, j’étais encore dans le hangar, sur une civière et elle, elle était morte. J’ai vu son corps, son visage vide de toute émotion. Et c’est certainement la pire chose qu’il m’ait était donné l’occasion de voir. Comment j’ai réagis ? Je n’ai pas réagis. Je n’ai pas hurlé, crié, pleuré, parce qu’en fait, je n’y croyais pas. Et puis les jours sont passés mais la douleurs est toujours là. Je n'ai pleuré qu'une seule fois, après son enterrement, lorsque j'ai réellement compris que c'était la dernière fois que je voyais sa jolie petite bouille. ◊ aimeriez-vous pouvoir lui parler une dernière fois? Non. J'aimerais remonter le temps, l'aider à s'en sortir, l'aider à se sentir mieux afin qu'elle ne meurt pas. Mais non, maintenant que c'est fait, je ne veux pas lui reparler. Je ne veux pas la revoir. Je l'ai perdue une fois et je ne serais jamais assez fort pour supporter une nouvelle fois son départ. Surtout que je suis responsable de sa mort, à force de penser que je suis immortel et que les personnes qui me sont chères le sont aussi… A force de penser que cela n’arrive qu’aux autres. Non, je ne veux pas lui parler une dernière fois, je veux juste qu’elle revienne.

Je suis le monstre qui dort sous ton lit mais je t'en prie, appelle-moi Déborah. On m'a souvent dit que je ne faisais pas mon âge, pourtant j'ai quinze ans et j'ai encore toutes mes dents ! Et sans rire, si je suis arrivée ici c'est simplement que j'ai suivi la fée clochette l'autre nuit, même si en réalité j'ai connu le forum grâce à Bazzart. Après observation je dois avouer votre forum tue, en plus de ça je dois remercier TUMBLR pour son art en libre service. Arf, je peux pas m'en empêcher, je dois vous l'avouer dites en fait, il me manque deux dents (a).

Je regarde par la fenêtre de la cuisine la scène qui se déroule sous mes yeux. Ma petite sœur de quinze ans et son copain du moment en train de s’engueuler devant la maison. Connard ! Elle tente un effet en partant en courant, malheureusement pour elle, elle loupe la dernière marche et tombe les quatre fers en l’air, provoquant l’hilarité de son –ex ?- petit copain ainsi que la mienne. Eloane se relève, avec le peu de fierté qu’il lui reste et court, sans tomber cette fois, s’enfermer dans sa chambre. Le copain croise mon regard derrière la fenêtre et arrête de rire illico, je ne ris plus, je le fixe dans les yeux avec un regard noir de grand frère qui va te faire bouffer le bitume –alors qu’intérieurement, je pleure de rire-. Qu’es ce qui te fais rire toi ?. Regard de killer, il s’en va. Eh ! Qu’est ce que tu fous microbe ? J’entre dans sa chambre et la vois, fenêtre ouverte et clope au bec. Cette gamine est folle. J’attrape la cigarette et la balance par la fenêtre, Eloane prend son air consternée. Mais tu fumes bien toi ! C’est dégueulasse ! Elle s’allonge sur son lit, dos à moi et sanglote silencieusement. Plus à cause de son copain que de moi… enfin, je l’espère. Peut-être, mais moi, j’ai pas quinze ans ! C’est totalement le genre de trucs à la con que mon père me sortait tout le temps… Quand il était encore là. Non, il n’est pas mort, il est parti. Tout comme ma mère. La crise de la quarantaine. Un premier enfant fait trop jeune, une envie d’une seconde jeunesse et pouf, aussitôt mes vingt ans acquis, ils étaient partis, me laissant ma sœur. C’était qui l’ado en rut devant la maison ? Il me semble entendre un petit ricanement. Eloane hausse les épaules comme pour me dire peu importe. Je viens m’assoir sur le lit, face à elle et sèche ses larmes de mes doigts. Allez raconte… Elle hausse une nouvelle fois les épaules. Je sais au fond de moi qu’elle pleure plus à cause de nos parents qu’à cause de cet abruti dont je ne connais même pas le prénom. Il est comme les autres… Il ne m’aimait pas. Air interrogatif. Ouais… Ils ont attendu tes vingt ans, ils t’ont élevé jusqu’au bout tu vois ?! Moi, j’étais juste la gamine qui les empêchaient de partir ! Ils étaient partis un dimanche vers dix heures, ils étaient montés dans leur bagnole hideuse et nous avaient fait de grands signes, comme s’ils partaient en vacances pour quelques jours. C’était il y a six moi. Depuis, rien. Aucune visite, aucun appel. Rien. Eh, je t’aime moi ! Et si ça peut te rassurer, ils ne t’aimaient pas moins qu’ils ne m’aimaient moi. Ne leur en veux pas, ils n’étaient juste… pas fait pour être parents. Je ne veux pas qu’elle leur en veuille mais moi, je les hais. Il faudrait qu’en devenant parents notre progéniture passe avant nous, passe avant tout. Cela n’avait jamais été le cas pour mes parents. Ils m’avaient eu à dix-sept ans et ma sœur était née cinq ans plus tard. Leur couple était toujours passé avant tout et, dès qu’ils eurent l’occasion de ne plus se consacrer qu’à lui et à leur envie de voyager, ils le firent sans se soucier de leurs enfants, de la même façon qu’ils l’avaient fait ses vingt dernières années. Allez viens la naine, on sors. Clin d’œil. Enorme sourire de la petite brunette. Je suis sûre qu’elle va en jouer, dans quelques temps, lorsqu’elle comprendra que je ne peux rien lui refuser quand elle est triste. Je m’apprête à sortir de sa chambre pour la laisser se préparer lorsqu’elle m’interpelle. Cobain ? Hum ?! Je t’aime.

---

Grouille-toi Leia, le trafiquant va pas attendre que madame ai fini de se pomponner et puis, on va pas au bal hein ! Elle arrive derrière moi et me frappe derrière la tête. Putain de merde Jagger, je t’ai déjà dit vingt fois de pas m’appeler comme ça, j’ai pas l’air d’une princesse conasse avec deux bouses sur la tête, si ?! Ben quoi, si tu te faisais arrêter, t’aimeras pas te faire arrêter par quelqu’un qu’à pas trop une tête à chier ?! Cette fille, elle est genre horriblement vulgaire. Pire que moi, pire que quiconque d’ailleurs. Tant de vulgarité pour une si petite personne. Regard noir de l’intéressée. Scyleia, Leia, c’est ma meilleure amie, ma colocataire, mon double et ma coéquipière. On bosse tous les deux au MI6 depuis déjà quelques années. Et aujourd’hui, comme souvent, nous avions à arrêter un trafiquant de drogues que nous suivions depuis plusieurs semaines. On saute dans la voiture direction un vieux hangar désaffecté dans un quartier malfamé de Londres. Ralentis bordel, tu vas nous tuer ! Elle s’accroche à son siège comme si sa vie en dépendait… et c’est presque le cas. Tu crois pas qu’on devrait attendre les autres ? Scyleia lève les yeux au ciels. Ben oui, on va débarquer à dix-huit pour arrêter un gars, normal, logique, intelligent, FU-TE ! Allez quoi, pas la peine de ramener tout le monde, on en a pour quoi ? … Dix minutes, même pas. Et puis bon, c’est moi qui insiste pour appeler les autres d’habitude, je n’insiste pas donc c’est bon, non ?! Hum, pas faux. Quand il s’agit du boulot, et du reste aussi d’ailleurs, elle est en quelque sorte ma bonne conscience. On arrive au but quelques minutes plus tard, elle part d’un côté, moi de l’autre. PLUS TARD. Un vieux mal de crâne genre gueule de bois. Et moi, avec aucune idée de l’endroit où je suis, l’impression que mon lit bouge et comme un feu ardent à l’intérieur de mon corps. What’s the fuck ?! J’essaye de me relever mais l’on m’en empêche. Un de mes collègues m’explique que je me suis fait tiré dessus, que l’on m’emmène à l’hôpital et c’est tout. Rien à propos de Scyleia. Et je sens, au plus profond de-moi-même qu’il y a un problème. Scy… Leia ?! Vous connaissez ce gros blanc qui veut tout dire ?

---

Allez, mets les moteurs, j'en ai assez de ce coin paumé. Elle pose sa tête contre la vitre et moi je pose mon regard sur elle. Un long soupir puis je démarre la voiture. Les choses ont changé dans ma vie depuis que Scyleia et morte. J’ai quitté le MI6, j’ai quitté Londres et j’ai même quitté l’Angleterre. Maintenant je suis là, San Francisco a bosser pour le FBI. Bon, il faut avouer que le FBI c’est carrément plus classe que le MI6. Vous avez déjà vu quelqu’un dire « Bonjour, MI6 ! » vous ?! Moi non plus. Qui dit nouveau job dit nouveaux collègues. Nouvelle coéquipière pour le coup, Meadow. Avec Meadow, il y a quelque chose, le problème c’est que je n’arrive pas à savoir quoi. Il y a d’un côté cette attirance réciproque et puis cette petite gueguerre parfois à celui qui lâchera la pire vanne sur l’autre. Et puis il y a aussi le fait que j’ai du mal à supporter le fait de travailler en équipe avec quelqu’un à présent. Alors, tu vas me raconter ce qui s'est passé à Londres ? La question devenait récurrente, la réponse aussi. Il n'y a rien à dire. J'avais envie de changer d'air, point. Qu’est-ce que j’aurais pu lui dire ?! « Bah en fait, à cause de mes méthodes à la con j’ai quasiment fait tuer ma coéquipière et meilleure amie. » Non franchement, le mieux c’est qu’elle ne sache rien ou pas maintenant en tout cas, plus tard… peut-être. Le pire dans tout ça, c’est que je sais qu’elle aussi me cache quelque chose, quelque chose de son passé dont elle veut pas me parler, et je meurs d’envie de savoir !